Histoire et patrimoine

Thorrenc, Un petit nid d’aigle dans un écrin de verdure.

Il n’est pas un passant qui n’ait contemplé, sans admiration ce magnifique paysage. On y respire toute la poésie du Moyen Age.

style='float:left;'>
En bordure de l’ancien chemin muletier qui reliait autrefois le Velay et le Forez, s’élève sur un renflement de terrain, sur un Thor, le château de Thorrenc.

Les souvenirs lointains de l’histoire.

Son haut donjon, d’où le veilleur apercevait le Rhône, son grand mur de l’époque féodale, sa tour massive, sa jolie tourelle Renaissance, ses constructions de tous ages qui suivent les circonvolutions naturelles du rocher, sa petite chapelle dont une terrasse ombragée forme le parvis, éveillent les souvenirs lointains de l’histoire.
La plus ancienne mention de Thorrenc paraît être celle d’un acte de 1025, datée de ce lieu, par lequel Pons, comte de Gévaudan, fit une donation à l’abbaye de Cluny.
En 1066, Guigues Griota, chevalier de Thorrenc, donne à l’église de Saint Sauveur en Rue, le quart de l’église de Vanosc et sa propre maison. style='float:right;'>

Plusieurs autres personnages du nom de Torenc sont mentionnés dans le Cartuaire de Saint Sauveur en Rue, aux XIIe et XIIIe siècles.
Au XIIIe siècle, Thorrenc appartenait à Aymar de Roussillon, seigneur d’Annonay, qui le légua en 1271 avec la plupart de ses autres terres à son cousin Guillaume de Roussillon. Aymar dans son testament laisse à sa femme sa maison de Thorrenc et tous ses droits et dépendances à Thorrenc et dans la villa de Champagne, et veut qu’elle en jouisse tant qu’elle restera veuve. Mais ajoute-t-il après sa mort, cette maison doit revenir à son frère Artaud de Lavieu.

Une charte de liberté.

Le point le plus important pour Thorrenc du testament d’Aymar est celui style='float:left;'>
qui prévoit que "ses hommes et tous ceux qui lui payent des tailles seront aussitôt et à jamais exempts de tailles et autres exactions indues, excepté celles qu’ils voudraients prêter gratis et sans menace et terreur, comme à leur seigneur, le servant libéralement".
La même faveur est accordée aux églises et maisons religieuses de ses terres "pourvu qu’elles cessent d’exiger et recevoir des tailles des hommes de ses terres".
C’est donc une véritable charte de libertés et franchises qu’Aymar de Roussillon octroya, en mourant, à tous ses vassaux, et ceux-ci, naturellement ne manquèrent pas de s’en prévaloir à l’occasion.
Ce fut notamment le cas en 1295. Briand de Lavieu et ses co-seigneurs manifestèrent l’intention de lever une trousse de foin sur les prés et granges des nobles et religieux.
Les arbitres déclarèrent que tous les hommes du château et mandement étaient exempts de cette charge, mais ils admirent que tous les hommes ayant une maison ou demeurant dans le lieu, s’ils élevaient des poules, en devaient une chacun aux seigneurs, lesquels se les partageaient au prorata de leur seigneurie, et que tous ceux qui n’en élevaient pas n’étaient tenus à rien.
Une transaction fut passée en ce sens en 1295, le mardi après la fête de la Saint Jacques, entre Briand de Lavieu, les autres co seigneurs de Thorrenc, parmi lesquels Jacques de Lavieu et Pierre Flote, les religieux et nobles vavasseurs dudit château, parmi lesquels Drodo de Montchenu, prieur de Notre Dame d’Annonay, Guillaume de Garde, prieur d’Andance, Jausserand d’Ay, chevalier, Gilet Roland, damoiseau...
En mars 1332, Bernard de Lavieu confirma les libertés et franchises des habitants de Thorrenc et il est a remarquer que, dans l’acte publié par Poncer, Briand spécifie qu’il n’entend préjudicier en rien aux droits du Seigneur de Roussillon, ce qui n’empêche pas Aymar de Roussillon d’Anjou, qui possédait sans doute une part de la seigneurie de Thorrenc de faire envahir et piller le château par Hugues Mauvoisin et Hugues Guichard, chevaliers.
Aymard fut du reste, absous de cet acte de violence par un arrêt du Parlement de Paris du 21 novembre de la même année.

Le Cardinal de Colombier entre en possession de la Seigneurie de Thorrenc

Aymar de Roussillon d’Anjou, comme son cousin d’Annonay, étaient de grands batailleurs et quelque peu brigands. Tous deux ayant suivi une style='float:right;'>
politique hostile au Roi, les terres de Peyraud et de Thorrenc furent confisquées et le Cardinal de Colombier, étant à Paris, se fit donner ces deux seigneuries.
Il entra en possession de celle de Peyraud en juillet 1354, et de celle de Thorrenc le 6 août 1356.
Deux ans après, le Cardinal rendit la terre de Peyraud, mais conserva celle de Thorrenc qu’il confia à son neveu Pierre de Monestier.

De la Renaissance à nos jours

En 1523, l’église de Thorrenc payait une redevance de 20 livres à l’église de Vienne. Le curé de Thorrenc était nommé alternativement par l’archevêque de Vienne et le prieur d’Andance.
Un des seigneurs de Thorrenc au XVe siècle, fut Jean de Saint Chamond, père de Christophe le capitaine catholique qui saccagea plusieurs fois Annonay.
Après la Révolution, il revint à différentes familles de la haute bourgeoisie annonéenne. Ce château est aujourd’hui une propriété privée qui ne se visite pas.

Rien de plus pittoresque

Le gros des bâtiments, tout au moins le donjon carré, parait avoir été style='float:left;'>
construit par le Cardinal de Colombier vers 1360.
Des bâtiments plus modestes, de style Renaissance, lui furent adossés. Ils étaient desservis par un escalier en spirale.
La tour sud-est, aux meurtrières horizontales, est du XVe siècle.
On ne peut rien imaginer de plus pittoresque que la gorge sauvage où se dresse le vieux castel, avec son cortège de bois, de torrent, de vent et de solitude.
Il semble que l’on y respire toute la poésie du Moyen Age.

Thorrenc aujourd’hui

Autrefois agricole, Thorrenc est une commune dont l’activité s’est diversifiée. On y compte des exploitations agricoles : élevage, arboriculture, polyculture et des entreprises artisanales : ébenisterie, électricité, terrassement, plomberie, transport...